Let's dance!

Bonne année, meilleurs vœux et surtout la santé !!! Eh oui en 2018, Let’s dance a la ferme intention de continuer à vous faire danser sur des rythmes insensés alors il va falloir être en forme ! Et quoi de mieux qu’une bonne cure de soleil pour bien démarrer l’année ? Let’s dance vous emmène sur une île paradisiaque…destination Mallorca !

 

Ça chauffe !

 

L’île de Majorque située au large de Valence et Barcelone, en pleine Mer Méditerranée, est la plus grande île de l’archipel des Baléares, un des joyaux touristiques de l’Espagne. Malheureusement l’actualité espagnole de ces derniers temps nous a plutôt montré un tout autre visage que celui des vacances et du farniente. L’Espagne, j’y ai vécu 5 ans, j’y ai même laissé une partie de moi-même tellement cela m’a arraché le cœur d’en partir. En tous les cas, s’il y a bien une chose que j’ai aimé par-dessus tout et que je retiens des Espagnols, toute région confondue, c’est bien la valeur de la famille, très profonde, qui d’ailleurs a permis au pays tout entier de surmonter bien des crises ; j’espère que 2018 saura apaiser les crises politiques et faire redescendre la température…

 

Une virée au COMDT ?

Source : COMDT

 

Il me semble vous avoir déjà parlé de la ville où tout avait commencé n’est-ce pas ? (retrouvez ici tous les articles Let’s dance) La naissance du blog, le pourquoi du comment ; eh bien nous y revoilà : Toulouse ! Et cette fois-ci au Centre Occitan des Musiques et Danses Traditionnelles (COMDT), où j’ai filé tout droit prendre des cours de jota et fandango avec l’enthousiasme de découvrir les cultures catalanes dont les danses traditionnelles de l’île de Majorque.

En parcourant le net, j’ai pu apprendre que la jota est une danse traditionnelle espagnole datant du XIIème siècle, inventée selon la légende par le troubadour arabe Aben Jot. La rumeur dit aussi qu’avant d’être répandue sur l’ensemble du territoire, la jota se dansait anciennement à Valence pour les enterrements. Les mœurs ont par la suite évolué de manière plus festive et c’est ainsi que la Catalogne célébrait la fête de la Saint Jean avec ce pas de danse. Danse à trois temps, la jota se danse sur un rythme rapide fait de sautillements et s’accompagne selon les régions de guitares, bandurrias, luths ou tambours. A Majorque, le « Ball de Bot » est synonyme de jour de fête pour les paysans qui pour l’occasion revêtent leurs costumes traditionnels et dansent la jota au rythme des castagnettes et des chants dont le contenu a la magie de renforcer la cohésion dans la communauté.  Tandis que les pas ressemblent à ceux de la valse, la jota elle-même s’apparente au fandango, voilà qui devient intéressant !

Source : Agencebalear.com

Egalement danse à trois temps, le fandango aurait soit des origines africaines (Guinée) de par les esclaves déportés en Inde occidentales soit américaines de par les Aztèques. Les débats en la matière suivent leur cours, toujours est-il que sa découverte remonte au XVIIème siècle lorsque que les Espagnols le ramenèrent de leurs expéditions et en firent leur signature tout en l’introduisant dans le reste de l’Europe. Tout comme la jota, il est accompagné de guitare et castagnettes, de chants et se danse en tenue traditionnelle. Casanova en personne lui portait une appréciation particulière :

 

Il me paraissait impossible qu’après une danse pareille, la danseuse pût rien refuser à son danseur. Car le fandango enflamme tous les sens d’une extrême passion. Le plaisir que j’ai éprouvé à la vue de cette bacchanale faillit m’arracher un cri d’emportement.” – Casanova, 1767.

 

Sans avoir la plume de Casanova, et en toute modestie, je dirais que la magie de ce stage de danse a surtout été marquée par la découverte d’un détail « croustillant » d’une importance capitale ! Mes compagnons de danse et moi-même avons appris que peu importe la danse, jota ou fandango, en bien c’est Madame qui mène la danse !  Et d’ailleurs, par extrapolation, nous retiendrons que la société majorquine est matriarcale…Pour ceux et celles qui seraient tentés par l’expatriation ^_’

 

Bizarrement, une fois cette vérité révélée, l’appréhension des deux journées de stage a été beaucoup plus simple 😊 Trêve de plaisanterie je tiens à souligner la présence de la gente masculine en qualité de danseur, chose devenue rare dans les stages de danse, allez savoir pourquoi ?! En tous les cas, pendant ces deux journées, nous avons toutes et tous démontré nos talents de danseurs, pratiquant les deux différentes phrases musicales qui caractérisent ces deux danses, composées de « llis » et de « punt » ; la partie « llis » étant la partie lente avant l’enchaînement sur diverses figurent qui composent le « punt ». Dans leur version moderne, jota et fandango se dansent en enchaînant deux combinaisons successives de « llis » et « punt » avant la figure finale où les couples doivent se retrouver l’un face à l’autre ; la nuance entre les deux danses se situant au niveau du rythme, plus lent pour le fandango.

 

 

 

Sans perdre en gaité et dynamisme, la deuxième et dernière journée du stage nous a plongé au plus près des danses traditionnelles typiquement majorquines avec la pratique de deux danses à chorégraphie fixe : le fandango pollenci, originaire de Pollença au Nord de l’île et la jota de peuet. Je ne peux que vous inviter à apprécier un bal populaire de « fandango mallorqui i jota de peuet » en son et image (cliquez sur l’image) :

 

 

 

Une dernière séquence débat a permis la confrontation d’idées sur l’évolution des balles et les divergences de style dans la manière d’apprendre la jota et le fandango. Sachant que la guerre civile espagnole de 1936 à 1939 suivie du régime politique de Franco jusqu’en 1975 ont été à l’origine de grandes pertes de cette mémoire culturelle avant le processus de récupération, deux écoles à l’heure actuelle s’opposent autour d’une transmission « authentique » ou non de ces danses. Le débat est sans fin mais il permet de souligner l’importance de la préservation dans le temps de ce patrimoine culturel riche.

 

La danse, les débats, tout ça tout ça, eh bien ça donne faim ! Maintenant que vous savez tout (ou presque) de la jota et du fandango, allons voir ce qui se cuisine à Majorque !

 

Lumière sur … Le tumbet

Impossible de séjourner à Majorque sans déguster le plat typique de la gastronomie locale : le tumbet ! C’est exactement ce qu’a fait mon amie Ingrid, partie se détendre quelques jours sur l’île. Non seulement elle m’a donné l’eau à la bouche mais comme elle est super sympa, elle m’a aussi filé la recette (en espagnol eheh ^_’). Pour faire simple, le tumbet est l’équivalent de la ratatouille, au détail près qu’il se constitue de couches successives de pommes de terre, d’aubergines et de poivrons rouges, tranchés en fines lamelles et frits séparément dans de l’huile d’olive made in España sinon rien ! pour l’assaisonnement, sauce tomate, ail et persil cuits au four feront l’affaire. L’avantage du tumbet, c’est qu’il s’accompagne parfaitement de viande (porc, agneau) ou de poisson (cabillaud, dorade, merlu, selon les saisons) voire il se suffit à lui-même pour la version végétarienne. Ingrid, elle a choisi la version au cabillaud. Ce plat nous proviendrait du XVIème siècle, suite à l’introduction dans la cuisine majorquine de la pomme de terre et de la tomate venues du nouveau monde (les Amériques). L’important est de ne surtout peler ni les aubergines ni les poivrons avant de les couper en lamelles, sinon tout est fichu ! Bon appétit ^_’

 

Le mot de la fin : Allez déguster ce plat dans le charmant village de Deia qui allie la gastronomie aux paysages typiques majorquins !” – Ingrid Kasarjian

 

Un grand MERCI au COMDT pour ce partage de la culture par l’expression de la danse; Ingrid dès que je débarque à Majorque je commande illico-presto un tumbet!

 

MERCI à vous qui me lisez, laissez vos commentaires, partagez et n’oubliez pas rendez-vous prochainement…

« Huggy Les bons tuyaux » :

La jota

Le fandango

Le tumbet

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